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[EKOPO AWARDS] Isabelle Spiegel (Vinci) : "Valoriser ce qui fonctionne sur le terrain"

Publié par Philippe Lesaffre le | Mis à jour le

Elle a rejoint le groupe Vinci en 2019. Isabelle Spiegel, directrice Environnement, fait en sorte que le groupe respecte ses engagements en matière de RSE. Cela passe beaucoup par la sensibilisation et la mise en avant des solutions qui marche sur le terrain.

Crédit photo : Raphaël Soret/VINCI

Rapidement, Isabelle Spiegel a su quel chemin elle voulait emprunter, professionnellement. Elle choisit les Mines de Douai (aujourd'hui, l'Institut Mines Telecom Nord Europe), car « c'était l'une des seules écoles d'ingénieur qui proposait à ce moment-là une spécialisation Environnement ». Elle décide de terminer ses études à Berlin, dans un pays qui a, selon ses mots, « pris de l'avance sur le traitement des déchets et encore de l'eau ». Un déclic est-il à l'origine de sa prise de conscience ? Sa « conviction est venue petit à petit », rétorque-t-elle. En fonction de ça, elle a tracé sa route. Longtemps entre autres consultante en matière de responsabilité sociale d'entreprise à PricewaterhouseCoopers, elle a rejoint en 2019 les équipes du groupe Vinci en qualité de directrice Environnement.

Son job : s'assurer que l'ambition du groupe (rassemblant 260 000 personnes dans une centaine de pays) soit respectée. Le plan ? « En 2020, répond-elle, le groupe Vinci a annoncé vouloir réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre directes d'ici à 2030. » Les experts appellent cela les scopes 1 et 2, cela correspond aux émissions liées à la fabrication de produits ainsi qu'aux consommations des énergies nécessaires à ladite conception. « Cette année, nous nous sommes aussi engagés à réduire de 20 % la totalité des émissions indirectes. » Le scope 3, pour les spécialistes, c'est-à-dire les émissions liées à l'ensemble du cycle de vie des produits et services (approvisionnement, transport, utilisation et fin de vie). Depuis 2019, Vinci tâche de calculer cet ensemble. Rien de plus logique pour elle, sachant que cela représente, pour le groupe, « plus de 90 % des émissions de gaz à effet de serre du groupe ».


Prix de l'environnement

Isabelle Spiegel s'assure que le groupe parvienne effectivement à limiter son impact et respecter l'engagement général. Après, chaque secteur agit en fonction de ses priorités. Mais comment avancer dans ce cas ? En particulier à travers la sensibilisation, d'après la responsable Environnement. « Nous avons réalisé un prix de l'environnement en interne visant à valoriser les initiatives du groupe sur le terrain. 2 500 candidatures ont été reçues sur les trois axes prioritaires pour Vinci (l'action pour le climat, l'économie circulaire, la préservation des milieux naturels), poursuit-elle. 57 000 personnes ont pu voter et sélectionner les lauréats. Notamment un programme visant à proposer un béton moins émetteur en carbone. Le ciment est remplacé par d'autres liants, notamment des laitiers, coproduits par l'industrie de l'acier. Je cite également l'utilisation de granulats recyclés... » Manière de valoriser et de donner une seconde vie aux fragments de roche - plus connus sur le nom de graviers -, c'est une ressource très consommée dans le monde.

« Inspirer les opérationnels du groupe »

But de l'opération au fond : "valoriser ce qui fonctionne sur le terrain" pour que ce soit "imité et repris ailleurs". Elle le dit, les choses bougent, même si, parfois, ça pourrait aller plus vite. L'important, selon ses mots, c'est vraiment de « mettre en lumière ce qui marche », y compris hors du groupe. Isabelle Spiegel s'engage aussi pour l'Association française des entreprises pour l'environnement, structure regroupant une soixantaine de grandes sociétés. « Cela permet par exemple de trouver des idées qui seront à même d'inspirer les opérationnels du groupe Vinci. » On l'a dit, ses équipes ont aussi comme missions de sensibiliser en interne : « On montre comment mesurer le carbone, comment mettre en place des reportings extra-financiers, on organise aussi des ateliers, par exemple des fresques du climat ou des fresques de l'artificialisation des sols. » Sensibiliser, jamais cesser.

Crédit photo : Raphaël Soret/VINCI

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