[Chantier] Une maison en paille... qui ne s'envolera pas !
Dans le sud de l'Alsace, Sébastien Vazquez s'est spécialisé il y a des années dans la construction de maisons à ossature bois. Mais il se lance désormais dans un nouveau genre de ces bâtiments écolos et très tendance : la maison dont l'isolant est... de la paille !
Je m'abonneUn matériau sain
Grâce à ce compactage, l'isolant paille ne bougera plus une fois monté : "nous préfabriquons les murs de la future maison en atelier, avec un matériel que j'ai en grande partie bricolé moi-même, et qui permet de partir des grandes bottes de paille agricoles rondes, puis de forcer la paille dans les caissons de bois qui formeront la structure de la maison", explique Sébastien Vazquez.
Les murs sortent donc de l'atelier prêts à monter, et "à l'intérieur, il reste tellement peu d'oxygène que les réactions chimiques sont impossibles" : l'isolant ne pourrit pas, ne se tasse pas, et il est pratiquement ignifuge. Et surtout, la paille évite ce qui est, aux yeux de Sébastien Vazquez, une véritable hérésie : "c'est quand même étrange quand je vois que l'on construit encore des maisons à ossature bois, mais dont l'isolation est assurée par des produits pas du tout naturels comme du polystyrène !"
Un positionnement marketing intelligent
Par ailleurs, pour Sébastien Vazquez, le choix de l'isolant paille est un positionnement par rapport à la concurrence : "en Alsace, la construction en ossature bois est mieux implantée que dans le reste de la France : c'est une région qui aime l'écologie, et où les maisons à colombages sont nombreuses. Alors, il fallait se distinguer au milieu du grand nombre de sociétés concurrentes."
D'autant plus que les entreprises les plus grandes disposent d'un matériel de préfabrication avec lequel SV Bois ne peut pas lutter : "d'abord parce que ce sont des machines très chères, et puis aussi parce que je veux rester un artisan, pas un patron qui fait travailler ses ouvriers comme à la chaîne ! Je me suis rendu compte que certains jeunes, pourtant diplômés, ne savaient plus vraiment fabriquer une charpente de leurs mains tant le métier devient, dans certaines entreprises, automatique et mécanisé."
Le début du haut de gamme
Côté finances, ces maisons reviennent à 850 euros du mètre carré pour les murs et la toiture sans les huisseries, "et 2 000 à 3 000 euros pour le produit fini. Clairement, c'est un produit de grande qualité, pour les clients qui veulent déjà commencer à mettre un certain prix !"
Mais le jeu en vaut la chandelle : "Quand on part sur du bois, c'est quand même plus logique de construire en tout-naturel, donc sans les solvants, les plastiques ou les résines utilisées habituellement", estime Sébastien Vazquez. Bref, cette première maison que l'entrepreneur alsacien est en train de livrer devrait être le début d'une longue série...