Papier vs numérique : La Poste brise les idées reçues

Publié par le | Mis à jour le
Papier vs numérique : La Poste brise les idées reçues
© fotogestoeber - Fotolia

La Poste et Quantis ont réalisé en 2019 une étude de cycle de vie des campagnes de communications papier et numériques, primée lors des Ekopo Awards le 14 avril dernier.

Je m'abonne
  • Imprimer

Recevant le lauréat argent dans la catégorie "Impact environnemental" aux Ekopo Awards le 14 avril dernier, La Poste a souhaité comprendre comment l'arrivée du numérique a bousculé notre façon de produire et de consommer. Les campagnes de communication n'ont pas échappé à ce changement. L'entreprise a voulu comprendre quelle était la meilleure alternative entre papier et numérique. Pour cela, La Poste a demandé une étude réalisée par Quantis, groupe de conseil en développement durable, sur l'ACV de campagnes publicitaires. En étudiant cinq scénarios représentatifs, l'étude mesure les impacts sur l'environnement et la qualité de vie selon 16 indicateurs.

L'entreprise s'est rendu compte qu'il n'y avait pas de choix à faire mais simplement qu'il fallait regarder en fonction de plusieurs paramètres. À titre d'exemple, pour l'un des ses scénarios, l'envoi d'une facture papier utilise 2,5 fois moins de ressources fossiles qu'une facture numérique. Réalisée en 18 mois, l'étude Quantis représente un enjeu qui est double : collecter et partager les connaissances acquises lors de l'étude sur l'impact environnemental du numérique et proposer des solutions pour réduire cet impact, que ce soit grâce au papier ou au numérique.

Au termes de cette étude, La Poste et Quantis ont proposé un simulateur permettant d'ajuster des variables, le nombre de pages, le type d'encre utilisé, le format adopté, pour atteindre un impact le plus réduit possible. " Nous avons voulu créer cette data, améliorer les pratiques de nos clients et annonceurs, ainsi qu'ouvrir notre étude pour les chercheurs et acteurs du numérique. Nous avions aussi l'envie de lever certaines idées reçues ", explique Laure Mandaron, directrice RSE chez La Poste.

Des solutions différentes selon l'usage

Les données relatives à l'impact environnementale du papier étaient bien connues des acteurs de la filières. En revanche, celles liées au numérique n'avaient pas encore été collectées. Cela fait quelques années, après avoir vanter le progrès de la dématérialisation et du tout numérique pour lutter contre un gaspillage de ressources papier, que les problématiques liées à ce basculement émergent.

" Il y a deux ou trois ans, les défis du numérique, et en particulier son impact environnemental, ont interrogé. En particulier concernant les énormes consommations d'énergie, celle de l'extraction des matières premières de conception ou encore la gestion de la fin de vie des matières et des produits électroniques ", affirme Laure Mandaron.

Elle ajoute qu' " il nous a semblé indispensable de lancer une étude pour acquérir des données dans l'ensemble des filières papiers et numériques, pour pouvoir évoluer dans nos propres process à La Poste. Nous voulions agir sur notre responsabilité directe, mais nous avions aussi comme objectif d'accompagner nos clients et annonceurs dans une meilleure éco-conception de leurs campagnes, qu'elles soient papier ou numérique. "

Selon l'éco-simulateur Media Positive Impact développé par l'entreprise, après l'analyse de cycle de vie (AVC) des campagnes publicitaires, il est maintenant plus facile de comprendre quels paramètres ajuster pour améliorer son impact environnemental. " Le but n'était pas de simplifier à l'extrême 200 pages de l'ACV, mais de rendre accessible les données de compréhension pour réaliser quelle solutions adopter pour sa campagne, papier ou numérique ", détaille la directrice RSE de l'entreprise. " Nous avons formé un peu plus de 400 commerciaux à ce qu'est une ACV, mais aussi à la prise en main de ce simulateur pour qu'ils puissent, lors de rendez-vous dédiés avec des prospects ou des clients, partager les résultats de cette ACV et qu'ils puissent proposer aux clients des solutions et des renseignements utiles pour éco-concevoir leurs propres solutions ", précise Laura Mandaron.

Le risque d'une obésité numérique

La digitalisation de la société est à double tranchant. D'autant plus avec la crise sanitaire, l'utilisation grandissante du numérique possède son lot d'externalités négatives. Le refroidissement des Data Centers, leurs emplacements, la pollution numérique sont tant de problématiques qui peuvent être contrebalancées par des ajustements relativement simples. Laure Mandaron indique qu' " il suffit parfois de changer quelques paramètres pour que la solution papier devienne plus avantageuse ou inversement, cet outil permet vraiment de voir comment s'adapter à un impact minimum et une conception optimale ".

La solution n'appartient pas au numérique, ni au papier mais à la compréhension des impacts émis par l'un et par l'autre dans une situation donnée. La directrice RSE conclut en prévenant qu' " il ne faudrait pas imaginer qu'il n'y ait pas d'effet rebond parce qu'on arrête le papier, qui pourraient avoir des conséquences énormes, avec une consommation effrénée du numérique. "

 
Je m'abonne

NEWSLETTER | Abonnez-vous pour recevoir nos meilleurs articles

La rédaction vous recommande

Retour haut de page