5 propositions pour aller plus loin dans le commerce équitable en France
Publié par Astrid de Montbeillard le - mis à jour à
Lors des dernières Assises en cette fin d'année, les 300 entreprises, partenaires et producteurs du commerce équitable ont formulé cinq propositions exhortant l'État et les enseignes de distribution à aller encore plus loin pour renforcer la filière et rendre les produits plus accessibles au consommateur.
Les 3e Assises du Commerce Équitable en France ont permis de rappeler à l'État son rôle majeur dans la création de valeur sociale et environnementale. Les acteurs de la filière du Commerce Équitable en France, qui connait une croissance de 9% en 2021, ont rappelé aux pouvoir publics la nécessité de bénéficier de soutien structurants ainsi que de mesures fiscales incitatives.
Un double objectif plus que jamais d'actualité comme l'a rappelé Julie Stoll, Déléguée générale du collectif Commerce Équitable France : " Il s'agit d'une part de lutter contre la pauvreté et la précarité de la profession agricole, en France et partout dans le monde. Et, d'autre part, de donner aux producteurs les moyens d'investir dans la transformation de leurs systèmes agricoles vers des modes de production plus résilients, moins nocifs pour le climat et pour la biodiversité ".
Les 300 acteurs de la filière ont fait émerger cinq propositions concrètes qui seront portées auprès des décideurs politiques.
1. Pour accompagner le développement des filières de commerce équitable, un fonds " Avenir Équitable ", sur le même modèle que le " Fonds Avenir Bio " devrait être créé. En effet, aujourd'hui, le secteur ne bénéficie d'aucun soutien public structurant sur les filières françaises.
2. Un système de bonus/malus fiscal en faveur des entreprises des filières de commerce équitable.
Ce système demandé par les acteurs de la filière se répercuterait sur les entreprises qui sont encore trop en retrait pour relever les défis de solidarité et de la transition agroécologique.
Parmi les propositions émises, trois d'entre elles concernent spécifiquement les enseignes de la grande distribution qui jouent un rôle majeur en matière de prescription pour les consommateurs et les marques. Elles sont appelées à renforcer leur stratégie commerciale différenciée à l'égard des marques engagées via une politique de l'offre plus volontariste et plus globalement en mettant l'accent sur leurs actions en faveur de la consommation responsable :
3. Des rayons 100% équitables dans les magasins à l'instar de Biocoop (café, cacao et thé 100% équitable et bio) et de Monoprix (bananes 100% équitable et bio).
4. Des " clauses miroirs équitables " entre distributeurs et industriels équitables. Aujourd'hui, des engagements sur les prix et sur les volumes d'une durée d'au moins 3 ans entre producteurs agricoles et industriels font partis des contrats de commerce équitable. Il s'agirait d'aller encore plus loin en proposant des " contrats miroirs " équivalents entre les entreprises et les distributeurs.
5. Une contribution des enseignes de distribution au financement de l'éducation à la consommation.
Les enseignes de distribution participeraient via un fond mutualisé, à la sensibilisation et à l'éducation des citoyens en vue d'accompagner en profondeur la transition des modes de consommation.