La publication fin mars 2021 du bilan des déforestations pour l'année 2020 par le World Resources Institute est à nouveau alarmante.
Selon ce document, la perte de couvert forestier atteint les 25,8 millions d'hectares, soit plus de 0,6 % de la superficie mondiale des forêts, estimée à plus de 4 milliards d'hectares par la FAO (avec 45 % de forêts tropicales, 27 % de forêts boréales, 16 % de forêts tempérées et 11 % forêts subtropicales). Les forêts représentent environ 31 % de la superficie des terres émergées du globe.
Ce recul concerne tout particulièrement les forêts tropicales, où la perte atteint les 12,2 millions d'ha, dont 4,2 millions de forêts humides primaires - c'est 12 % de plus qu'en 2019 et ceci malgré le ralentissement de l'économie mondiale imposé par la pandémie.
Le Brésil constitue le pays responsable de la majorité des déboisements de forêts humides primaires (1,7 million d'ha), avec une augmentation de 25 % des destructions dans ce pays en 2020 par rapport à 2019.
Les forêts, ces précieux " puits de carbone "
Toujours selon les données de la FAO, les forêts de la planète mobilisent environ 662 gigatonnes (Gt) de carbone en 2020 (contre 668 en 1990), avec une densité moyenne de 163,1 tonnes de C/ha en 2020 (contre 158,8 en 1990). La forêt constitue ainsi, avec le milieu marin, un des principaux " puits de carbone ".
Atteindre la neutralité carbone
Dans sa stratégie en faveur de la biodiversité, l'Union européenne a également affiché un objectif de plantation au cours de la prochaine décennie de 3 milliards d'arbres sur son territoire, en respectant les principes écologiques.
Il est toutefois évident que ce volet de restauration et surtout de plantation de forêts - très prisé actuellement par les entreprises au titre de la " compensation carbone " - ne doit pas se faire au détriment des efforts prioritaires nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, indispensables pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050.
Ces efforts sont plébiscités par des mobilisations d'un nombre de plus en plus important de citoyens, à l'image en France de la Convention citoyenne pour le climat et de " l'Affaire du siècle ". L'enjeu n'est ni plus ni moins que les conditions de vie pour l'espèce humaine au cours de la deuxième moitié du XXIe siècle !