[EKOPO AWARDS] Elodie Bernadi-Menu (L'Oréal France): "Attribuer un éco-score pour les cosmétiques"
Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à
Depuis un an, Elodie Bernadi-Menu pilote la stratégie RSE de l'Oréal France. Lors d'un entretien, elle nous parle des mesures mises en place pour réduire l'impact du groupe et nous précise quel rôle l'entreprise veut jouer au sein de la société.
C'est une action qui la touche tout particulièrement. L'Oréal France a noué un partenariat avec Emmaüs Solidarité pour ouvrir, dans certains centres d'accueil, des espaces de beauté et de bien-être à destination des bénéficiaires. « Les personnes ont accès à des produits, on les conseille, elles peuvent assister à des ateliers de socioesthétique », indique Élodie Bernadi-Menu, directrice RSE et développement durable à L'Oréal France. Clairement, dit-elle, « cela résonne avec la raison d'être de l'entreprise : 'Créer la beauté qui fait avancer le monde' ». Elle en est certaine, « les bénéficiaires retrouvent de l'estime de soi, de la confiance et la force de se rendre à un entretien d'embauche, en particulier... Pour moi, c'est sûr, la cosmétique participe au bien-être des consommateurs".
À L'Oréal depuis 2011, à son poste actuel depuis un an, Élodie Bernadi-Menu dit aimer tout ce qui est « concret ». On lui demande ce qu'elle met en place pour aider la société à réduire concrètement son impact environnemental et à respecter les limites planétaires. D'abord, la sensibilisation, d'après elle, joue un rôle crucial. Y compris en interne. Depuis cette année, L'Oréal France forme des animateurs de la fresque du climat. D'ici la fin de l'année, près de 40 devraient être opérationnels pour sensibiliser les collaborateurs sur les causes du dérèglement climatique et, dans un deuxième temps, proposer des fresques numériques et sur la biodiversité. Elle-même saute le pas et anime, quand elle le peut, des fresques. « Les sciences sont très importantes pour nous, et ce type d'ateliers peut être un premier pas vers une prise de conscience des enjeux », souligne Elodie Bernadi. Du concret, encore.
Eco-score des cosmétiques
De nombreuses actions, au sein du groupe, sont mises en place pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Élodie Bernadi en a conscience, son entreprise a une « énorme responsabilité ». « Pour les marques Garnier, L'Oréal Paris, Biotherm, la Roche-Posay et Vichy, nous avons attribué à certains produits un score d'impact environnemental, mesuré en fonction des émissions de CO2 et de l'utilisation de l'eau sur l'ensemble de leur cycle de vie. » Outil d'arbitrage utile pour les consommateurs. L'Oréal France a également rejoint le consortium Eco Beauty Score avec de nombreux autres acteurs mondiaux du secteur de la beauté. But du jeu : créer un système de notation partagé de l'empreinte des cosmétiques. « Cela permettra aux personnes de comparer les différentes marques... »
L'important, c'est la rose. Ou plus exactement la méthode, par exemple, d'extraction des matières premières, notamment les végétaux utilisés dans la préparation des produits. Exemple, la centella asiatica, utilisée dans de nombreux produits pour ses vertus anti-âge et réparatrice, doit être nécessairement « ramassée à la main sur son territoire du Madagascar ». L'Oréal France entend adopter une "politique de sourcing responsable", et de l'autre côté de la chaîne, tente de baisser l'empreinte due aux emballages. Cela signifie, entre autres : remplacer le plastique par du carton, utiliser des matériaux recyclés, diminuer le poids des emballages, notamment le verre, inciter au réemploi en proposant des recharges, autant que possible...