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Tanguy Robert (Sami) : "Il faut aller plus loin sur le bilan carbone »

Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à

Depuis plusieurs années, Sami accompagne les entreprises pour les aider à réduire leur empreinte environnementale.

L'entreprise Sami s'est lancée en 2019. L'idée, indique l'un de ses cofondateurs, Tanguy Robert : aider les entreprises à faire leur part, à s'engager pour la protection de la planète. En somme, à réduire, réellement, leur impact environnemental à un moment où le changement climatique se fait de plus en plus sentir en France.

Tout démarre, pour une entreprise qui fait appel aux services de Sami, par l'évaluation de son empreinte environnementale. Le bilan carbone, qui se popularise. Sami s'adresse aux structures de petite taille et de taille intermédiaire et leur propose un outil de mesure simplifié leur permettant d'identifier à terme quelles peuvent être les axes d'amélioration, tant au niveau de leur activité directe qu'indirecte.

Tous les secteurs ne sont pas au même niveau, forcément. Si certains ont pris de l'avance, d'autres un peu moins. « Beaucoup de structures n'ont pas encore sauté le pas et n'ont rien évalué par manque de temps ou de budget. Il faut les épauler pour concevoir un plan d'actions à long terme, suivre les initiatives et la trajectoire des émissions, dans la durée », indique Tanguy Robert.


Les collaborateurs challengent les entreprises

« Mais, disons-le, ça bouge. » Et ce pour plusieurs raisons. D'abord en raison de la prise de conscience, qui progresse dans la société et du côté des acteurs économiques. De nombreux entrepreneurs le savent, il faut s'engager pour la planète. Deuxième facteur : l'aspect économique. « Les sociétés l'observent, leurs clients demandent des engagements, via les appels d'offres, par exemple ; elles souhaitent, de plus en plus, que les organisations se mobilisent. »

Les collaborateurs, aussi, challengent, et tentent de faire bouger leur entreprise. Ils ne comprennent plus qu'elle ne se lance pas sur tel ou tel point et pointent du doigt quand il y a un manque, ici ou là. Il en va de la marque employeur. Et puis certains ne veulent plus travailler pour des entreprises qui ne feraient rien ou qui ne partageraient pas leurs valeurs. Les personnes qui mènent des entretiens le notent... Les postulants interrogent souvent les recruteurs pour déchiffrer la position des entreprises. Qui doivent ainsi s'adapter. « Enfin, remarque Tanguy, la réglementation se renforce », ce qui fait bouger les directions, forcément.

Vers plus de bilans carbones obligatoires ?

Et cela pourrait évoluer encore. La convention des entreprises pour le climat propose par exemple d'obliger les entreprises de plus de 50 salariés à réaliser un bilan carbone. Tanguy Robert soutient la recommandation. Pour lui, il faudrait que ce soit fait tous les ans. Or, ce n'est pas le cas.

Depuis 2012, seules les sociétés de plus de 500 salariés ont à effectuer la démarche, et ce, tous les 4 ans. Et, encore, elles ne doivent évaluer que les émissions directes de leurs activités (scope 1 et scope 2). À partir de début 2023, elles devront désormais se plier à l'exercice en ce qui concerne leurs activités indirectes (scope 3). Tant mieux : « Cela représente tout de même près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre », précise-t-il. En outre, le taux de conformité, à cette règle sur le bilan carbone, ne peut que progresser. « Il est encore assez faible, c'est moins de 40 %, selon l'Adème. » Le chemin est encore long !

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