" Nous essayons de faire cohabiter économie et santé publique "
Publié par La rédaction le | Mis à jour le
Directrice RSE monde de Sanofi, Ophra Rebiere détaille la politique RSE et quelques actions concrètes mises en place par le groupe indus...
Directrice RSE monde de Sanofi , Ophra Rebiere détaille la politique RSE et quelques actions concrètes mises en place par le groupe industriel pharmaceutique français.
Depuis quand occupez-vous ce poste?
Médecin de formation, je suis directrice RSE monde de Sanofi depuis juin 2016. Je m'intéresse au sujet des entreprises citoyennes depuis longtemps. Par exemple, à la fin des années 90, alors directrice d'une unité responsable des antibiotiques, j'ai été confrontée au problème de la résistance des antibiotiques et à ses conséquences sur la santé publique, ce qui m'a confronté au rôle citoyen de l'entreprise.
Sur quoi repose la politique RSE de Sanofi?
Dès mon arrivée, nous avons consulté nos parties prenantes, le corps médical, les patients, associations de patients, les investisseurs, médias, ONGs. Nous avons analysé l'ensemble de leurs problématiques et les avons combinés à nos études de matérialité. Trois axes prioritaires se sont dessinés: l'accès à la santé - notamment pour les plus démunis, l'engagement des employés de nos 80 sites français et internationaux auprès des communautés environnantes, et enfin l'environnement via notre programme Healthy Planet. Par ailleurs, l'éthique et la transparence sont au coeur de nos métiers.
Quelles actions concrètes découlent de ces trois axes?
Concernant l'accès à la santé, le paludisme est un bon exemple. Les régions les plus touchées sont situées en Afrique subsaharienne. Le paludisme tue 400 000 personnes sont tuées par an, dont beaucoup d'enfants de moins de cinq ans. Avec un organisme international, nous avons développé un produit qui combine deux principes actifs. Nous avons décidé de le vendre à prix bas et de ne pas déposer de brevet pour que des personnes puissent le fabriquer localement, en suivant les normes en vigueur. En parallèle, nous sensibilisons les enfants à l'école pour utiliser des moustiquaires imprégnées. Formés à des gestes simples de prévention, ces derniers peuvent ensuite sensibiliser leurs parents. Autre exemple : pour limiter les complications liées au diabète (perte de la vue, dysfonctionnement des reins, etc.) dans les pays pauvres, nous avons mis au point un programme d'éducation baptisé Kids en 2013. Destiné aux enfants, aux professeurs et aux familles, il enseigne les bons comportements à adopter pour ne pas devenir diabétique. Il est déployé en Inde, au Pakistan, en Egypte et en Pologne.
Concernant la mobilisation de nos collaborateurs, elle se concentre sur les jeunes des quartiers difficiles. Nous mettons en place des soutiens scolaires en accord avec les autorités locales et des ONGs. Par exemple, en France, nous travaillons avec l' Institut Télémaque , une association qui agit pour l'égalité des chances dans l'éducation en accompagnant des jeunes de milieux modestes dès le collège. Nous créons des parrainages entre des écoles et Sanofi. Concrètement, des tuteurs (salariés chez Sanofi) prennent sur leur temps libre pour emmener ces jeunes au musée ou au cinéma. Nous avons également un partenariat avec Kodiko , une association proposant un programme de mentorat de réfugiés par des salariés volontaires en entreprise. Nos collaborateurs accompagnent ces derniers à trouver un emploi, écrire un CV ou encore préparer un entretien.
Dans notre volet Healthy Planet, voici un exemple d'économie circulaire. En Normandie, une de nos usines produit près de 120 millions de doses de vaccins contre la grippe chaque année. Or pour les fabriquer, nous avons besoin d'énormément d'oufs. En 2015, nous incinérions 75 millions de tonnes de coquilles d'ouf! Désormais, ces coquilles sont méthanisées pour être transformées en engrais pour les agriculteurs de la région. En parallèle, l'électricité produite est utilisée pour chauffer la ville dans laquelle est située l'usine .
Quels sont les résultats chiffrés de ces actions ?
Depuis 2007, nous avons vendu plus de 400 millions de traitements antipaludique et sensibilisé près de 330 000 enfants. Traduit en neuf langues, le programme Kids a touché plus de 46 000 enfants, 5800 professeurs et 80 écoles.
Comment s'organise la gouvernance de la RSE au sein de Sanofi ?
La RSE fait partie de ce qu'on appelle les affaires externes, dont la responsable est au comité exécutif. Mais quand nous réfléchissons aux Objectifs de Développement Durable (ODD), nous le faisons avec le directeur du département médical et le directeur de l'environnement. Je dirais donc qu'il s'agit d'une double gouvernance. En parallèle, il est important que chaque collaborateur se sente concerné par la RSE pour une cohérence globale au sein du groupe.
Comment arrivez-vous à faire combiner RSE et finance ?
Le modèle principal est un modèle classique mais nous essayons de le faire cohabiter avec un modèle lié à la santé publique.
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