L'indicateur du PIB devient obsolète face à l'urgence climatique
Publié par Shoona Woolley, journaliste le | Mis à jour le
Le conseil européen des sciences et leurs scientifiques estiment que le système économique actuel, qui se base sur l'indicateur du PIB, n'a plus de sens devant l'urgence climatique à laquelle nous devons faire face. Ils ont formulé et adressé dix recommandations aux politiques.
L'Easac, le conseil européen des sciences, a publié hier les recommandations urgentes dirigées vers les politiques et classes dirigeantes. Plus de deux semaines après la sortie du sixième rapport du GIEC et après l'annonce du jour du dépassement le 30 juillet dernier, les scientifiques du conseil européen Easac mettent en avant le caractère obsolète du PIB comme indicateur.
" Le système économique basé sur le PIB où les intérêts des énergies fossiles, de l'alimentation et de l'agriculture qui font augmenter les émissions de CO2, la déforestation, le défrichement et la sur-pêche n'est plus adapté si on veut réduire le plus vite possible le niveau de gaz à effet de serre dans l'atmosphère ", prévient le professeur Michael Norton, directeur du programme environnemental de l'Easac.
Le conseil européen des sciences montre l'aberration de la continuité du monde d'avant avec des ambitions et objectifs climatiques et sociaux souhaités pour un monde d'après.
D'autres indicateurs plus adéquats
Le PIB ne calcule et reflète uniquement la santé économique d'un pays. Or, la santé environnementale et le bien-être des habitants comptent tout autant et influent directement sur la productivité et croissance de la nation. D'autres indices alternatifs à celui du PIB existent. L'IPS, indice de progrès social se base sur de nombreux indicateurs qui rendent l'indicateur complet quant à la mesure du bien-être humain et du progrès social d'un territoire. Il regroupe près de 53 indicateurs comme le degré de réalisation des besoins humains fondamentaux (nourriture, logement, sécurité des personnes), les fondements du bien-être (accès à l'information, santé, qualité de l'environnement) mais aussi les opportunités de développement personnel et d'intégration dans une société donnée (liberté d'expression, droits LGBTQ+, liberté de réunion).
L'indice de bien-être durable
Vient ensuite l'IBED, indice de bien-être durable, qui prend en compte la dégradation humaine sur l'environnement et le coût humain sur ce dernier. Il regroupe la consommation marchande des ménages, des services du travail domestique, des dépenses publiques non défensives, des dépenses privées défensives, des coûts des dégradations de l'environnement, de la dépréciation du capital naturel et de la formation de capital productif. L'IBED prend ainsi en considérations plusieurs dimensions pour mesurer la richesse produite, contrairement au PIB qui reste univoque. Il cherche à prendre en compte les externalités négatives de la production, à l'inverse du PIB.
L'indice de développement humain
Enfin, l'un des indice les plus connu comme alternative à celui du PIB est l'IDH, l'indice de développement humain. Compris entre 0 et 1, l'IDH mesure l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'instruction mesuré par la durée moyenne de scolarisation et le taux d'alphabétisation et le PIB par habitant qui donne une indication sur le niveau de vie moyen du pays. Utilisé par les Nation Unies, plus l'indice se rapproche de 1, plus le niveau de développement du pays est fort.