Les Français encore frileux face au passage à la voiture électrique
Les questions de mobilité se sont retrouvées au coeur des débats de la COP 26 et de la loi " Climat et Résilience ". A cette occasion, Evo Energey France et l'IFOP ont interrogé les Français sur leur transition vers la mobilité électrique.
Je m'abonneDe la frilosité, une attente vis-à-vis des pouvoirs publics et de leurs entreprises... les Français, bien que conscients de la nécessité de réduire leur empreinte carbone, restent encore majoritairement attachés à la voiture à essence. 79% en ont une image positive, contre seulement 56% pour la voiture électrique. Et pourtant, ils anticipent (à 66%) sa disparition définitive d'ici à 2040. Quand on les interroge sur les moyens de transport qui représentent l'avenir de la mobilité quotidienne, la voiture thermique n'arrive qu'en 4e position derrière le vélo et la voiture électrique. La première position revient à la voiture hybride citée par 4 Français sur 10.
Césure géographie dans le passage à l'électrique mobile
Bien qu'en faveur d'une mobilité à faible émission de CO2, les Français ne sont pas encore prêts à passer le cap de la voiture électrique. Outre le coût d'achat, la faible autonomie des batteries, le manque de borne de recharge, de nombreux freins comme la sécurité et le coût de fonctionnement restent à lever pour les convaincre de passer à l'électrique. Très attaché à son image au volant, 1 Français sur 5 avoue qu'il aurait " le sentiment d'être ridicule en conduisant une voiture électrique ". En effet, " bobo ", " gadget ", " m'as-tu vu ", sont encore légion dans les qualificatifs donnés par les personnes interrogées.
Enfin, une césure géographique témoigne d'un enthousiasme encore tout à fait mesuré pour la mobilité électrique. Seulement 50% des habitants des communes rurales disent en avoir une bonne image (vs. 60% des habitants de l'agglomération parisienne). Une différence entre les ruraux et habitants des communautés urbaines de province versus les habitants de l'agglomération parisienne qui s'explique directement par la fréquence d'utilisation de la voiture. Alors qu'ils sont 66% à l'utiliser tous les jours dans les communes rurales, ce chiffre baisse à 45% dans les communautés urbaines de province et tombe à 19% en agglomération parisienne.
Une forte attente des pouvoir publics
Pour les convaincre de passer le cap, 41% des Français attendent des pouvoirs publics qu'ils placent la voiture électrique en priorité nationale. Cette attente est surtout forte auprès des jeunes générations (moins de 35 ans) qui se disent prêtes à 58% à voter pour un candidat à la prochaine élection présidentielle qui soutienne les mobilités à faible émission de CO2.
L'attente est forte également vis-à-vis des entreprises car pour la majorité des Français (85%) "les entreprises devraient installer des bornes de rechargement pour voitures électriques sur leurs parkings". Ils sont également 76% à estimer qu'elles devraient "limiter le nombre de déplacements professionnels de leurs salariés".
Enfin coté collectivité territoriale, là encore les expectatives se font remarquer puisque 57% des Français pensent que leur ville doit passer au tout-électrique pour les mobilités (ramassage scolaire, récolte des déchets, transports en commun...)
Entre scepticisme et attentes d'un effort collectif, les Français peinent encore à abandonner l'essence dans la transition vers une mobilité plus verte.