Un chantier vertueux à Rosny-sous-Bois
La ville de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, a mis en place deux chantiers vertueux dans le cadre de l'économie circulaire. La ville avait déjà construit, en 2017, l'école maternelle des Boutours à base de bois et de paille dans le centre, et s'est relancée dans un tel projet avec le centre de loisirs Felix Eboué, aujourd'hui Jacques Chirac, dans le quartier des Marnaudes. Les travaux ont commencé en septembre 2018 et le bâtiment a été inauguré en février 2020. Le montant des travaux est estimé à 3,5 millions d'euros HT. Ce projet a été mené en lien avec Ekopolis, le pôle de ressources francilien pour l'aménagement et la construction durable.
Des matériaux bio-sourcés
"Notre axe principal de travail était de retrouver la neutralité vis-à-vis de l'écosystème, voire un avantage pour celui-ci. Ce qui est, avouons-le, assez compliqué dans le secteur du bâtiment ", explique Emmanuel Pezrès, directeur recherche et innovation au service architecture de la ville de Rosny-sous-Bois. "Pour cela, nous avons utilisé des matériaux bio-sourcés. Nous voulions sortir du cycle classique de l'approvisionnement". Ainsi, le service a utilisé des matériaux bruts comme la paille pour les murs porteurs et misé sur la ventilation naturelle avec récupération de la chaleur. "Il faut cependant être prudent quand on consomme des matériaux bio-sourcés et par exemple se renseigner sur quel type de forêt est utilisé", prévient le directeur recherche et innovation.
Issu d'une conception bioclimatique, le bâtiment de près de 1 000 m2 sera passif et innovant dans sa structure, sa technique (...), indique le site d'Ekopolis. La ville a sollicité la dernière plâtrerie artisanale basée à Montmorency et est allée chercher sa paille dans le champ d'un paysan boulanger bio. "Nous avons été jusque dans le détail afin de connaître la fabrication de la ficelle qui transporte la paille car nous refusions qu'elle soit faite en polypropylène". Ainsi, celle-ci est réalisée à base de plantes. Le bois a été acheté auprès des scieries locales et la peinture est végétale à base d'huile de colza, les dalles de faux plafond sont en laine de bois d'épicéa. Dans la même idée, l'eau de pluie est récupérée dans des cuves, les toitures sont végétalisées et une partie du chauffage est solaire avec une autonomie souhaitée à 50%.
"Une réflexion globale a ainsi été menée sur la manière de se passer le plus possible des équipements, de réduire le besoin de matière et la dépendance à la technologie", conclut le site d'Ekopolis. Un chantier vertueux qui ne manquera pas d'en inspirer d'autres.
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Informatique ou BTP : des exemples réussis d'économie circulaire en Ile-de-France
L'informatique ou les matériaux de chantiers sont propices à être intégrés dans la boucle vertueuse de l'économie circulaire. Ainsi, dans les Hauts-de-Seine, les postes informatiques des services départementaux font l'objet d'un reconditionnement pour que des matériels encore en état de fonctionner puissent être orientés vers une seconde vie technologique et être redistribués, deux fois par an, à des collégiens du département. Cette action s'inscrit dans le cadre des politiques de développement durable et de réduction de la fracture numérique conduites par le département des Hauts-de-Seine ainsi que dans le code de l'environnement.
De même, à Ivry-sur-Seine, la déconstruction d'un immeuble d'habitations daté de 1958 baptisé "Gagarine" a permis le réemploi de plus de 25 000 tonnes de béton/briques et une économie de plus de 3 millions d'euros. D'une façon plus générale, la Région Ile-de-France souhaite intégrer l'économie circulaire dans ses chantiers de lycées. Pour cela, elle a monté un marché d'Assistant à Maîtrise d'Ouvrage (AMO) réemploi et économie circulaire sous la forme d'un accord-cadre à bons de commande, notifié en octobre 2020. Parmi les mesures mises en place figurera notamment celle d'un diagnostic des matériaux pouvant être réemployés dans lesdits chantiers.
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