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[EKOPO AWARDS] Vincent Chabbert, papa du « Blablacar » de la livraison à proximité Tut Tut

Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à

L'ambition de Vincent Chabbert : « Proposer un service de proximité à l'échelle nationale. » Depuis 2021, sa start-up Tut Tut, « entreprise à mission » située à Avignon, permet aux particuliers de livrer colis et courses, des magasins aux clients. Et ça roule !

L'idée lui est venue un peu avant Noël, en 2019. Vincent Chabbert cherche un cadeau pour sa fille de deux ans. Il « traîne » comme il dit, reporte, puis finit par se retrouver sans rien le 23 décembre. Rupture de stock. Il trouve le jeu qu'il cherche via Le Bon Coin, mais c'est à Tours, et il habite à Avignon. Vincent imagine à ce moment-là que des personnes qui se déplacent entre les deux villes auraient tout à fait pu récupérer son colis pour lui avant le réveillon.

C'est le principe de Tut Tut : permettre à des particuliers de livrer des courses ou des colis en quelques minutes n'importe où en France, et de manière sécurisée. En somme, « proposer un service de proximité à l'échelle nationale ». Voilà, la plateforme, lancée en 2021, c'est un peu « le BlaBlaCar du co-transportage ». Des particuliers peuvent livrer à des particuliers, mais ce ne sont pas les clients principaux. Vincent Chabbert et ses équipes travaillent surtout avec les commerçants, et en particulier les grandes enseignes, nombreuses à utiliser l'application, comme Intermarché, Auchan ou encore Electro dépôt ou Truffaut - 11 000 magasins sont d'ores et déjà partenaires. Une affaire qui roule. La barre des 41 000 coursiers a été dépassée récemment. « Cela va très vite, on a gagné 15 000 personnes en trois mois », observe, en souriant, le fondateur de la solution. Dont l'objectif a aussi une visée environnementale.

Réduire le nombre de déplacements en voiture

Il entend en effet limiter le nombre de déplacements au quotidien grâce à Tut Tut. Il est possible, indique-t-il, de "capitaliser sur les trajets existants". En d'autres termes, ce n'est pas nécessaire que deux voisins, par exemple, se rendent dans le même point de vente pour chercher leur colis en même temps, l'un des deux peut s'en charger. On peut en tout cas réduire les émissions de gaz à effet de serre en éliminant des déplacements en voiture. « En mars dernier, nous avions découvert, au travers d'une enquête auprès de nos coursiers, que 67 % d'entre eux faisaient un détour de moins de 2 km, indique Vincent Chabbert, dont la société est devenue récemment société « à mission ». Prochainement, nous demanderons systématiquement aux utilisateurs de l'application combien de kilomètres ils ont effectué en plus pour mener à bien leur livraison, ce qui nous permettra de mieux mesurer ce que peut apporter Tut Tut dans ce domaine. » La raison d'être de la plateforme de livraison collaborative de proximité ? « Normaliser une économie du lien répondant aux défis contemporains. »


En période de crise sociale, la compagnie leur donne l'opportunité en tout cas d'arrondir leur fin de mois (c'est limité à 500 euros par mois). 70 % de la rémunération de la course leur revient (contre 30 % pour Tut Tut). « Nous leur rendons service. » Apporter de l'aide à sa « communauté », tel aussi son objectif. Pour la prochaine levée de fonds, Vincent souhaite ouvrir le capital et que des actions puissent être réservées aux utilisateurs, notamment. « Tout le monde pourra prendre des petites parts et ainsi participer à l'aventure Tut Tut. »

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