« En France, 8% des émissions de carbone proviendraient du secteur de la santé »
Publié par Astrid de Montbeillard le | Mis à jour le
Réseau de correspondants RSE en interne, feuille de route intégrant de nouveaux projets environnementaux, lutte contre la désertification médicale... Entretien avec Valérie Loze, directrice RSE d'ELSAN
Votre démarche RSE repose sur 4 piliers, parmi les actions concrètes mises en place, comment luttez-vous contre la désertification médicale ?
Notre démarche RSE repose sur notre implication dans les territoires, les services aux patients, l'éco-performance et nos talents que sont nos collaborateurs et médecins. Le groupe ELSAN est majoritairement présent dans des petites et moyennes villes de province, avec des structures à taille humaine. Grâce à la densité de ce maillage territorial, nos établissements répondent à la désertification médicale en assurant des services de santé de proximité avec les patients. Ils sont engagés dans des démarches d'accessibilité, via la coopération sanitaire à l'échelle des territoires, pour que le maximum des spécialités soit adressé. Nous facilitons également l'accessibilité aux soins avec la mise en place de technologies (comme la télémédecine) ou encore la consultation avancée, par le déplacement de nos praticiens dans des zones moins fournies en spécialités de médecine. La clinique devient ainsi l'hôpital de proximité.
D'un point de vue environnemental comment répondez-vous aux enjeux du développement durable ?
Tous les ans, nous mesurons l'engagement et la responsabilité du groupe pour chacun des piliers RSE. Ces indicateurs reflètent les actions menées par nos établissements et dans le cadre des chantiers à l'échelle du groupe : sur la gestion des déchets, la maîtrise des consommations d'énergie, la consommation de l'eau... Nous portons des projets concrets, par exemple la mise en place d'un module de formation ouvert à tous les praticiens et soignants pour réduire l'usage du protoxyde d'azote, l'un des principaux gaz à effet de serre, au bloc opératoire. Notre deuxième feuille de route 2022 - 2025 vise à intégrer nos projets environnementaux dans une stratégie climat. L'enjeu est fort car, en France, 8% des émissions de carbone proviendraient du secteur de la santé.
Au-delà des sujets environnementaux, les établissements mènent leur mission de service au public, par des actions de prévention, d'ateliers thérapeutiques et de soins de bien-être pour les patients. 85% d'entre eux proposent des soins complémentaires : activité physique adaptée, accompagnement psychologique ou nutritionnel, hypnose, voiturettes électriques pour détendre les enfants avant leur entrée au bloc, casques de réalité virtuelle...
Vous privilégiez une politique RSE collaborative en interne, comment est-elle orchestrée concrètement par les correspondants RSE ?
Notre politique RSE consiste en une démarche d'amélioration continue et repose sur un socle collaboratif. La démarche s'appuie sur un réseau de 108 correspondants en établissements, que nous accompagnons, outillons et formons aux enjeux RSE du groupe. Concrètement, ces correspondants identifient et valorisent les actions mises en place, déploient des projets, animent des comités RSE dans nos hôpitaux ; certains d'entre eux travaillent ensemble à l'échelle du territoire. Nous les encourageons à porter leurs actions en coordination avec les différentes directions et corps de métiers, en particulier les médecins et soignants, afin d'embarquer le plus de monde possible. Nous échangeons régulièrement avec eux via des points mensuels, des webinaires thématiques et un espace virtuel dédié, en partageant leurs bonnes pratiques, en mettant à leur disposition des diagnostics et des solutions et en allant autant que possible sur le terrain.