Démarche RSE des entreprises : les salariés pourraient être davantage impliqués
Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à
La structure Vendredi (qui accompagne les entreprises) vient de sortir la deuxième édition de son Baromètre sur la RSE, coréalisée par une dizaine d'entreprises et d'experts. Une étude à laquelle ont participé mille sociétés et dont les données ont été analysées par l'association Data for good. Verdict : la RSE prend de l'ampleur mais les employeurs peuvent aller plus loin encore.
On découvre dans le baromètre que 8 entreprises interrogées sur 10 sensibilisent les collaborateurs aux sujets de la RSE, notamment le volet environnement, thème plébiscité selon l'étude, loin devant le sujet du handicap et de l'égalité des genres. La prise de conscience s'accélère, les trois quarts des sociétés questionnées ont déclaré avoir lancé des opérations pour mesurer le bilan carbone de sa structure. La plupart entament des démarches, mettent en place des initiatives sociétales ou environnementales.
Certaines sociétés proposent par exemple à leurs collaborateurs de donner de leur temps de travail à une association, par exemple via le crédit de jours solidaires. Ce sont les grandes entreprises qui sautent davantage le pas, mais ce sont les TPE qui offrent le plus de jours par an à leurs salariés (plus de trois jours)... Le constat est là, ça bouge du côté des acteurs. D'après le baromètre, 6 entreprises sur 10 disent que la RSE est représentée au sein de leur comité exécutif, c'est autant qu'en 2021. Cette situation concerne de plus en plus les grands groupes - au départ, c'était plutôt le cas des TPE et PME. Autant d'entreprises qui pensent, il est vrai, aux enjeux économiques avant tout - il en va de la marque employeur et de la fidélisation des talents.
Implication des salariés : peut mieux faire
Néanmoins, il faudrait aller beaucoup plus loin. De nombreux freins sont encore à contourner. D'abord, il manque aux équipes un budget (près de 6 organisations sur 10 bénéficient de moins de 5 000 euros par an, un tiers des questionnés n'ont pas de budget). Du temps aussi, ainsi que, tout simplement, des équipes dédiées à la RSE ou à l'impact (une entreprise sur 3 n'en a pas encore). La plupart des équipes RSE existantes sont composées d'une à deux personnes, et tout reste à développer.
Plus la taille de l'entreprise est grande, plus il y a de chances que le degré de maturité en matière de RSE est développé. Pour les TPE, notamment, des actions sont lancées. Elles sont souvent portées par des salariés dont ce n'est pas la mission principale et sans que ce soit forcément structuré. Mais l'implication des individus peut être assez forte, et l'agilité, au final, un atout pour l'organisation.
Le hic : dans une majorité d'entreprises (6 sociétés sur 10), seule une petite partie des salariés sont impliqués dans la démarche RSE (les plus impliqués, souvent, ce sont les équipes marketing, puis le comex et les RH). Parfois, moins de 5 % des collaborateurs sont impliqués. Il y a aussi des lacunes à combler. Exemple : 8 entreprises sur 10 disent ne pas mettre de politiques d'inclusion de personnes LGBTQIA +, et très peu sensibilisent là-dessus.