Haatch, le porte-étendard de la mesure de l'impact social
La société publie depuis 2016 des études sur la valeur créée par les entreprises qui répondent à un besoin social. Un sujet cher à l'accé...
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La société publie depuis 2016 des études sur la valeur créée par les entreprises qui répondent à un besoin social. Un sujet cher à l'accélérateur national de l'innovation sociale lancé en janvier dernier.
Pour ceux qui auraient encore besoin d'une preuve de l'importance prise par le sujet, un simple coup d'oil à la feuille de route de l'accélérateur national de l'innovation sociale suffit. La mesure de l'impact social des entreprises figure en effet parmi les quatre objectifs majeurs de cette structure lancée en janvier 2018 par Christophe Itier, Haut-commissaire à l'Economie sociale et solidaire et à l'innovation sociale.
Une nouvelle qui a sans doute de quoi réjouir les fondateurs de Haatch, une agence de conseil en innovation sociale créée en 2009 par Alexis Krycève, qui vient tout juste de publier sa dernière étude de mesure de l'impact social. C'est la troisième du genre pour la société qui s'est lancée sur le créneau en 2016, à la suite d'une collaboration avec une agence de dons en nature.
Réalisée cette fois-ci pour le compte d'Alenvi, cette étude a pour objectif de rendre compte de la valeur sociale créée à l'horizon 2025 par le spécialiste de l'accompagnement des personnes âgées. "Nous avons eu recours à la méthode du SROI, social return on investment, qui mesure les résultats sociaux, environnementaux et économiques atteints et les exprime en valeurs monétaires, afin de calculer un ratio coût - bénéfice", détaille Louis Raynaud de Lage, consultant senior chez Haatch.
Les bénéfices
Cette méthode a vu le jour au Royaume-Uni avec le développement de la finance solidaire. Dans un marché naissant (et qui manque donc de standards), elle est une des plus répandues. "Sans doute, la plus complexe à appliquer mais aussi la plus pointue", justifie Louis Raynaud de Lage. Compter près de cinq mois entre la première réunion de cadrage avec le client et la sortie de l'étude. Celle menée pour Alenvi s'appuie sur une série de 25 entretiens diligentés auprès des différentes parties prenantes (les seniors bénéficiaires mais aussi les auxiliaires de vie et les pouvoirs publics), ainsi que de données recueillies auprès de l'entreprise et du secteur.
Louis Raynaud de Lage confie que les demandes de devis pour ce type d'études ont été "multipliées par trois au cours des deux derniers mois". Pour cause, les entreprises "classiques" comme les structures de l'Economie sociale et solidaire sont de plus en plus nombreuses à vouloir rendre compte des bénéfices de leur action sur l'intérêt général. "Les grandes entreprises ne peuvent plus se contenter de déclarations d'intention sur le sujet. Celles qui rendront compte de leur impact social par un exercice rigoureux de transparence sortiront leur épingle du jeu... au détriment des organisations qui ne le feront pas", juge Louis Raynaud de Lage.
Le consultant reconnait toutefois opérer sur une "ligne de crête". Comme beaucoup de sociétés d'audit ou de certification, Haatch est lié par une relation financière aux sociétés dont elle mesure l'impact. Pour se prémunir contre tout soupçon de mansuétude, un seul secret : la transparence. "Nous donnons accès à l'ensemble des éléments qui ont permis l'étude." Une précaution d'autant plus nécessaire qu'il s'agit, de l'aveu de Louis Raynaud de Lage, de "prendre du recul par rapport aux éléments financiers communiqués". Ses études communiquent sur des "potentiels de valeur créée". "Il faut reconnaitre avec humilité que nous partons d'hypothèses qui peuvent s'avérer fausse ou peuvent évoluer."
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