Le label B Corp pour aider les entreprises à "avancer sur le bon chemin"
Publié par Philippe Lesaffre le | Mis à jour le
En France, plus de 270 entreprises ont été d'ores et déjà labellisées B Corp, l'une des certifications les plus exigeantes. Parmi elle, l'agence Nikita, située à Lille.
En France, plus de 270 entreprises ont été labellisées B Corp, l'une des certifications les plus exigeantes. Dans les Hauts-de-France, elles sont désormais 16. Et parmi elles figure désormais l'agence lilloise de conseil en communication Nikita. Elle a rejoint en janvier dernier la communauté des acteurs ayant l'intention de se transformer et se mettre au service du "bien commun" - avec des objectifs environnementaux et sociétaux concrets. Autant d'organisations qui souhaitent « être meilleures pour le monde et non les meilleures au monde », comme l'a expliqué Thomas Breuzard, co-président de B-lab France.
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"Le label n'est pas une fin en soi"
Concrètement, pour obtenir le sésame, la structure doit répondre à 200 questions, sur des sujets aussi variés que la gouvernance, l'impact carbone ou encore les conditions de travail des collaborateurs et le choix des fournisseurs. Il faut donner ses réponses, et puis apporter les preuves de ce qui est avancé, sans oublier la phase d'audit à l'oral, très importante. Après plus de 18 mois de travail, l'agence du nord de la France a reçu la note de 101,5. Sachant qu'il faut avoir au mieux 80 (sur 200) et qu'en moyenne, les entreprises certifiées obtiennent autour de 85 points.
« Ce label n'est pas une fin en soi », explique Valérie Doussinault, CEO de Nikita. C'est plutôt le début d'une histoire, permettant à son entreprise, dit-elle, « d'avancer sur le bon chemin ». Et ce, depuis la phase de préparation du dossier. En amont, une entreprise a la possibilité de s'auto-évaluer gratuitement, via l'outil B Impact Assessment. Et Nikita y a vu une opportunité... pour progresser. « Très vite, on s'est rendu compte qu'on pouvait aller plus loin au niveau de certaines initiatives... »
Par exemple ? « On échangeait une fois par an avec les collaborateurs, mais de façon assez générale. En particulier pour recueillir leur avis sur l'aménagement du temps de travail. » L'idée a été donc été de revoir le format et de multiplier ces rendez-vous auprès des salariés en leur posant peut-être des questions plus en phase avec leur quotidien et leur métier.
"Se placer sur la bonne trajectoire"
Selon Valérie Doussinault, de nombreux salariés ont vu la démarche d'un bon oeil. D'autres, elle l'admet, ont émis quelques réserves. Pas qu'ils remettaient en cause l'engagement de leur agence et l'envie de la direction d'avoir plus d'impacts positifs. Bien au contraire... Mais cela les a poussés à se questionner. Faudrait-il alors par exemple refuser tout client sous prétexte qu'il n'est pas responsable à 100 % ? Sous prétexte qu'il n'est pas exemplaire ? « En réalité, là n'est pas la question », rétorque Valérie Doussinault. En clair, l'idée n'est pas de collaborer avec des entreprises « parfaites » (ça existe ?), mais avec des compagnies « sincères » dans leur engagement. Le but du jeu, pour elle, c'est de tendre la main aux parties prenantes, tant les fournisseurs que les clients, de les aider à « se placer sur la bonne trajectoire », à avancer, progresser.
Et cela nécessite de prendre conscience des impacts qu'une entreprise génère. Et ce, en calculant en particulier ses émissions carbone, directes et indirectes. « Tout ce qui se mesure peut être amélioré, indique-t-elle. Concrètement, poursuit-elle, on a aidé des freelances avec qui nous collaborons pour l'aspect « création » à mesurer leur empreinte environnementale. » Se renseigner pour agir, voilà l'enjeu. « On a pu travailler avec une société de nettoyage pour améliorer leurs conditions de travail... »