Un label pour que les entreprises respectent les limites planétaires
En fin d'année dernière, l'Agence Lucie a lancé le label "Lucie Positive" pour inciter les entreprises à chercher à avoir de "l'impact positif".
Je m'abonne« Sauf à induire ses parties prenantes en erreur, une entreprise qui ne respecte pas ses limites planétaires et qui ne montre aucun plan d'action crédible pour y parvenir à une échéance digne de crédit (pas dans 50 ans), ne peut s'autoproclamer entreprise à impact positif. »
Ces mots, Alan Fustec, président de l'Agence Lucie, qui conseille, forme, labellise les entreprises, les a prononcés sur sa page LinkedIn, après son intervention à Change Now 2023.
« Un vrai mouvement »
Il sait le chemin que les acteurs économiques ont encore à parcourir, pour bifurquer et se transformer. Pour lui, très peu d'entreprises suivent une démarche RSE réelle et globale. À Franceinfo, en fin d'année dernière, il précisait : « Est-ce qu'elles en font suffisamment pour sauver la planète ? La réponse est non. Si je regarde les entreprises qui ont engagement réel et sérieux, on arrive à peu près un 1 % des entreprises françaises qui sont engagées en RSE, et c'est donc très insuffisant. »
À We Demain, il précise que « la réalité, c'est que la plupart des entreprises ne savent pas définir clairement la RSE ». Mais cela bouge. « Il y a un actuellement un vrai mouvement en matière de responsabilité sociétale des entreprises, une accélération depuis deux ans que l'on n'a jamais connu en 20 ans d'activité... »
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« Conscience du travail à faire »
Son agence a lancé l'an dernier un label (Lucie Positive) visant à soutenir les organisations prenant conscience de l'urgence à agir et qui se mobilisent pour (tenter de) respecter les limites planétaires. Celles-ci déterminent l'habitabilité de la planète. Or, six sur neuf limites ont d'ores et déjà été dépassées. La dernière en date à avoir franchir le seuil critique est celle sur le cycle de l'eau douce ("eau verte").
L'idée, avec ce nouveau label, récompenser les sociétés qui essaient de « créer de la valeur sociale nette, tout en respectant les limites planétaires », glisse Alan Fustec à L'Info Durable. De nombreux indicateurs ont été identifiés pour permettre aux entreprises volontaires de se situer et d'obtenir, in fine, ce sésame.
« Beaucoup d'entreprises se montrent intéressées, dit-il à We Demain. Mais quand elles font la différence entre leur consommation de ressources et leur quota, elles prennent conscience du travail à faire... Et beaucoup reculent. Nous avons 4-5 entreprises qui se sont à ce jour engagées. Aucune n'est encore labellisée. » Mais ce n'est pas évident. Cela demande de nombreux investissements, « éventuellement une révision du modèle économique, une réinvention de l'activité »... Prioriser, par ailleurs « l'innovation frugale, la démarche low-tech » notamment, comme il raconte à We Demain...