[EKOPO AWARDS] Frédéric Salles (SCOP3) : du mobilier professionnel de seconde main avant tout

Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à
[EKOPO AWARDS] Frédéric Salles (SCOP3) : du mobilier professionnel de seconde main avant tout

« Impulser un changement de comportement dans les achats d'équipements professionnels » : voilà l'objectif de Frédéric Salles, cofondateur de SCOP3, avec Sophie Scantamburlo-Contreras. La start-up met en relation les entreprises qui veulent se débarrasser de leur mobilier et d'autres qui en recherchent.

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« Je m'attaque à un gros gaspillage des entreprises, le mobilier de bureau. Il faut le savoir, chaque année, indique Frédéric Salles, 18 millions d'équipements partent à la benne... » Les sociétés déménagent. En forte croissance, certaines ont besoin de locaux plus grands et changent les meubles. D'autres prennent des bureaux plus petits, puisque le télétravail s'est développé depuis la pandémie. Les raisons varient, mais le résultat est le même : les entreprises se débarrassent de tables de chaises, d'armoires... Autant d'équipements parfois en (très) bon état qui pourraient servir à d'autres structures. « Certaines donnent à Emmaüs, mais, à grande échelle, au niveau national, ce n'est pas toujours possible », note Frédéric Salles.

Après avoir vendu son ancienne société Matooma, en 2020, Frédéric Salles a donné de son temps libre à une association du côté de Montpellier, sa ville d'origine. Celle-ci avait besoin de mobilier, alors il a frappé à la porte de son ex-employeur. Lui avait justement du stock, l'organisation venait de se libérer de 300 m² de locaux. Affaire conclue. Les meubles ne sont pas mis à la décharge.

Et c'est là que l'idée apparaît. Il est envisageable de mettre en relation les entreprises (ou les collectivités) qui se séparent de leur mobilier (« elles ont besoin de solutions simples et clé en main ») et d'autres qui en recherchent, au niveau local. Avec son associée Sophie Scantamburlo-Contreras, il crée en 2021 Scop 3. Les deux lancent une plateforme pour inciter les unes et les autres à acheter, donner et vendre des équipements professionnels d'occasion.

« Nous espérons impulser un changement de comportement dans les achats d'équipements professionnels », dit-il. L'objectif : atteindre le seuil de 20 % de mobilier de seconde main dans les entreprises. Vaste chantier. Mais ça avance, sûrement.


Éviter les émissions de CO2

« De plus en plus de compagnies privilégient le reconditionné pour se meubler. » En particulier afin de gagner du temps, pour réaliser une économie en ces temps difficiles et diminuer leur impact environnemental, au final. « Aux acteurs, précise Frédéric, nous délivrons un certificat pour qu'ils puissent mesurer les émissions de CO2 évitées grâce au réemploi. » Le calcul de la société prend en compte l'ensemble du cycle de vie du bien, de la fabrication, polluante, impactante, au recyclage. Document appréciable, surtout si l'entreprise a entrepris une stratégie RSE globale. C'est que beaucoup de sociétés mesurent désormais leur bilan carbone non pas par contrainte, mais par choix.

Sur SCOP3, plusieurs possibilités : on peut vendre les équipements dont on ne va plus se servir, une manière de gagner un peu d'argent, ou les donner à une association. 60 % des utilisateurs de la plateforme (70 % d'entreprises et 30 % d'associations) privilégient la deuxième option, qui a le vent en poupe. « Les entreprises veulent se rendre utiles, et il y a cette satisfaction d'avoir évité de jeter les meubles et d'avoir apporté de l'aide à une association... », précise son associée Sophie Scantamburlo-Contreras.

 
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