[EKOPO AWARDS] Nicolas Crestin (Sami) épaule les entreprises dans la mesure de leur impact

Publié par Philippe Lesaffre le - mis à jour à
[EKOPO AWARDS] Nicolas Crestin (Sami) épaule les entreprises dans la mesure de leur impact

Nicolas Crestin a cofondé la start-up Sami. Celle-ci accompagne PME et TPI pour leur bilan carbone. De plus en plus d'acteurs s'y mettent, histoire de réduire leur empreinte environnementale.

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Sa prise de conscience date d'il y a déjà quelques années. Nicolas Crestin dit avoir été « sensibilisé » juste avant le baccalauréat. Après des études d'ingénieur agronome, il intègre les équipes de Pur Projet. Pendant trois ans, il accompagne les entreprises dans des projets visant à préserver les ressources naturelles dans le monde : tant des grands groupes que des plus petites structures, souhaitant par exemple soutenir des initiatives de reforestation en Amérique du Sud ou en Asie. Une mission plaisante, mais le goût de l'entrepreneuriat le démange. Il décide alors de tout lâcher et se lancer dans l'aventure, avec un ami d'enfance. Seule contrainte : il veut « créer une entreprise pour avoir de l'impact ». Dans quel domaine ? Avec son associé, ils vont finir par trouver.


"Le bilan carbone, les entreprises s'y mettent"

Depuis 2020, depuis la pandémie, de plus en plus de sociétés annoncent vouloir s'engager à réduire leur empreinte environnementale, en particulier. Mais il faut les aider, mois après mois. Voilà, Sami voit le jour. But de l'opération : aiguiller TPE et TPI à faire leur part, à s'engager pour la protection de la planète. En somme, à mesurer l'impact à un moment où le changement climatique se fait de plus en plus sentir en France. Et cela, en vue d'adopter un plan d'actions exigeant.

« Les structures s'y mettent dans tous les secteurs », note-t-il. Peu importe aussi le degré de sensibilité des employeurs. Le bilan carbone prend de l'ampleur, et plus seulement du côté des personnes les plus engagées. « Car certains se lancent aussi pour anticiper la réglementation qui évolue, afin de répondre aux demandes des parties prenantes, ou pour satisfaire des clients et des collaborateurs. » Il en va de la marque employeur, c'est vrai.

Mesurer et réduire efficacement les émissions d'une entreprise demande beaucoup d'efforts. Pour aider le plus grand nombre, Sami a publié un guide des méthodologies de comptabilité carbone, "le Plan Carbone général", en open source.

Au final, le plus important c'est que la comptabilité extra-financière progresse, et c'est l'enjeu, pour Nicolas. Il le dit, les acteurs ont à mesurer l'impact des produits dans leur globalité. En somme, à mesurer leurs émissions indirectes, liées au cycle de vie desdits produits (approvisionnement, fournisseurs, transport, utilisation, fin de vie). Ce que les experts appellent le scope 3 (quand les scopes 1 et 2 regroupent les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication des produits et aux consommations d'énergies qui en découlent).

Open Carbone practice

C'est à ce niveau-là que les compagnies ont le plus à progresser. On dit souvent que le scope 3 concerne près de 80 à 90 % des émissions totales (en fonction des secteurs). Mais comment faire pour que les acteurs s'engagent vraiment ? Cela passe d'abord par la formation des acteurs spécialisés dans la mesure des émissions.

« Nous avons lancé, début octobre, la communauté des praticiens du carbone, Open Carbon practice (OCP) ». L'ambition : « Que les acteurs - tant les consultants, que les indépendants ou membres des plateformes, comme Sami ou Carbo, puissent échanger entre eux, partager les expériences, les connaissances, diffuser des informations, des méthodes... » Car, c'est vrai : « La profession doit monter en compétences... »

 
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