« Les agriculteurs ont besoin de comprendre comment ils peuvent limiter les risques climatiques »
Comment aider les paysans à savoir quels sont les risques climatiques auxquels ils feront face dans les prochaines années ?
Je m'abonneComme chaque année, les acteurs de la filière agricole se sont réunis au Salon de l'Agriculture. La lumière se porte sur les exploitants, les paysans et les éleveurs, avec leurs bovins et ovins, qui sont sur le devant de la scène, mais ils ne sont pas les seuls, porte de Versailles. Tout un écosystème est présent, notamment des structures d'accompagnement, telles que Axa Climate, qui sensibilise en particulier les acteurs économiques. Par exemple sur les sujets de la durabilité, thème important pour les équipes marketing au sein des entreprises.
La structure fondée par Axa vise également à soutenir le monde agricole pour que celui-ci parvienne à faire face au changement climatique. Les chercheurs le disent : il faut de façon globale limiter les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi s'adapter aux effets qui sont déjà perceptibles. Ceci, en vue de "limiter les risques climatiques" à l'avenir. Les scientifiques ont montré qu'il y avait des scénarios plus ou moins pessimistes sur ce qui va advenir, et des études ont en outre déjà montré les vulnérabilités de nos territoires, y compris en Europe, au niveaudes constructions humaines.
"Limiter les risques climatiques"
Mais concrètement, que va-t-il se passer sur tel ou tel terroir ? « Les exploitants ont besoin de comprendre comment ils peuvent limiter les risques climatiques », indique, depuis le salon de l'Agriculture, Vincent Marchal, directeur de la branche Consulting Agriculture d'AXA Climate. Celle-ci vise à guider les agriculteurs via de nombreux intermédiaires, comme les coopératives (par exemple, Axéréal qui rassemble 11 000 exploitants de la grande région Centre), les interprofessions ou encore le secteur de l'agroalimentaire. But de l'opération, d'abord : identifier les risques à venir, c'est-à-dire les « problèmes » liés au changement climatique des prochaines années, à l'instar des épisodes de sécheresse, de gel, des périodes de canicule. Et ce, comme le précise Vincent Marchal, dans l'optique de « mieux saisir le niveau de vulnérabilité auquel font face les cultures ». Celui-ci, poursuit-il, peut être « faible, modéré, fort ou extrême ».
Agriculture plus respectueuse du vivant
Autant de données utiles pour arriver à savoir quel sera l'impact sur les rendements, en particulier. Voilà l'enjeu: construire une réflexion stratégique, en somme « identifier des palettes de solutions, en fonction des sols, des terroirs, des régions ». Cela peut être l'idée de privilégier tel ou tel semi plutôt qu'un autre, d'opter pour un blé qui va fleurir à un moment où il y aura moins de risques qu'une autre plante - par exemple, à une période propice à une température moins élevée. Il peut y avoir aussi l'idée de multiplier les rotations de culture permettant d'enrichir les sols. « L'enjeu au final est d'embarquer les exploitants agricoles pour que notre agriculture soit in fine plus respectueuse du vivant, tout en étant capable de bien produire et de nourrir les habitants », observe Vincent Marchal.