Des actes LGBTIphobes au bureau
Les actes d'agressions LGBTIphobes sont toujours d'actualité au sein des entreprises. Encore de nombreuses personnes victimes de propos désobligeants indiquent ne rien dire à ce moment-là et d'autres cachent leur orientation au sein de leur société.
Je m'abonneÀ la veille de la journée internationale contre l'homophobie, le 17 mai, l'association SOS Homophobie a sorti son rapport annuel concernant les situations LGBTIphobes en France l'an dernier. L'association écrit avoir reçu en 2022 1 506 témoignages en ce sens, via ses dispositifs d'écoute et de soutien aux victimes (que ce soit en ligne ou au téléphone). C'est plus qu'en 2021 ou en 2020.
Les témoignages mentionnent des actes de violences ayant eu lieu au bureau, dans la sphère professionnelle. Climat peu inclusif : en 2022, 101 cas de LGBTIphobies au travail ont été relevés, cela représente 8 % des signalements. Rejet, insultes, harcèlement et discrimination sont les situations les plus fréquentes, selon les témoignages reçus par la structure d'aide.
Cacher son orientation
Qui précise dans son rapport : "Comme en 2021, les personnes ayant cliqué sur le bouton « J'ai besoin d'aide » ont consulté en majorité la fiche d'information des discriminations au travail (404 vues uniques). Ces situations se font plus fréquentes au fil des années, notamment celles de harcèlement." Souvent, les personnes sont victimes de leurs collègues (60 % des témoignages) ou de supérieur·es hiérarchiques (dans 42 % des cas observés). La plupart du temps, les agresseur·ses sont des hommes seuls (34 %) ou des groupes mixtes (24 %)
Un environnement qui explique aussi pourquoi certain.e.s (un.e sur deux, tout de même) cachent son orientation amoureuse ou sexuelle. « Sept sur dix ont déjà omis volontairement de faire référence au sexe de leur conjoint·e au travail », indique les auteurs du rapport.
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Sensibiliser les équipes est indispensable
Des conclusions similaires aux observations du Baromètre LGBT + 2022, publié en juin 2022 par l'Ifop et l'Autre cercle, qui lutte pour l'inclusion des personnes LGBT + dans le monde du travail. Selon les résultats du questionnaire en ligne, envoyé entre 2021 et 2022, la situation demeure encore inquiétante. 30 % des LGBT indiquent avoir été victimes d'au moins une agression LGBTphobe. 25 % disent avoir été victimes de discrimination de la part de leur direction. 18 % des managers mal à l'aise d'un coming out d'un.e collègue. Enfin, près d'un LGBT + sur deux déclare n'avoir rien dit lorsque cette personne a été victime de propos vexants ou désobligeants.
"Former et sensibiliser l'ensemble des dirigeant·es et des managers ainsi que l'ensemble du personnel à la prise de conscience des stéréotypes", écrit Denis Triay, président de la fédération nationale de l'Autre cercle. De nombreuses compagnies, de taille différente, signent la charte d'engagement LGBT + pour assurer une meilleure inclusion des personnes au sein des entreprises.
SOS homophobie sensibilise également les organisations via sa formation en ligne « Reconnaître les LGBTphobies au travail et agir ». L'idée : batailler contre les idées reçues, et faire en sorte que les équipes instaurent un climat apaisant, bienveillant, inclusif.