Héloïse Arnold (Vendredi) : « Hélas, la RSE n'est pas toujours perçue comme un sujet central »
Pour Héloïse Arnold (Vendredi), il faut accompagner les organisations pour qu'elles arrivent à changer de modèle et entament véritablement leur transition environnementale.
Je m'abonneLa plateforme Vendredi permet à des salariés de donner de leur temps à plus de 2 000 associations, en France et ailleurs. De plus en plus de structures proposent à leurs collaborateurs de sauter le pas entre un et trois jours durant leur temps de travail (mais c'est possible en-dehors aussi). Ces derniers peuvent apporter, aux ONG, une aide juridique, administrative, les accompagner dans la communication, par exemple. Ou se rendre disponibles pour une mission « sur le terrain » comme l'indique Héloïse Arnold, responsable du contenu et de la RSE à Vendredi. Maraudes, nettoyage de déchets, chantiers participatifs... Autant d'activités, assez loin, peut-être, du train-train quotidien du bureau.
La start-up de mise en relation entre associations à la recherche de bénévoles et collaborateurs prêts à s'engager sensibilise également. « Cela leur permet de prendre conscience, notamment, des enjeux liés à l'emploi des personnes en situation de handicap, par exemple », précise Héloïse Arnold.
"Il y a urgence"
L'enjeu, au final : donner les moyens aux organisations de se bouger plus rapidement, pour qu'elles entament leur transition environnementale. Car il y a urgence, en particulier pour respecter... l'accord de Paris. « Il manque de l'information, notamment du côté des employeurs ; souvent, encore, la RSE est vue comme un sujet annexe, à traiter en parallèle à la poursuite de l'activité. » Alors que, justement, il convient d' « aller vers un changement en profondeur du modèle économique », indique l'auteure du baromètre de RSE 2022.
Certains bougent, à l'initiative des salariés. « Mais ils ne se lancent pas toujours en ayant été vraiment formés. » Alors, il faut les accompagner pour que les compagnies puissent mettre en place des actions qui ont vraiment de l'impact. Il ne s'agit pas uniquement d'éteindre la lumière...
"Un cade réglementaire encore plus contraignant"
Toutefois, il y a quand même du mieux, selon le baromètre. 6 entreprises sur 10 disent en effet que la RSE est représentée au sein de leur comité exécutif. Une situation qui concerne de plus en plus les grands groupes - au départ, c'était plutôt le cas des TPE et PME. Autant d'organisations qui pensent encore, il est vrai, aux enjeux business avant tout - il en va de la marque employeur et de la fidélisation de leurs talents.
Seulement, les salariés pourraient être davantage impliqués dans les démarches de RSE, de réduction de l'empreinte environnementale. Selon Vendredi, encore une fois, les entreprises ont tout intérêt à se transformer, il en va de leur santé. Pour y parvenir, il leur faut donc plus d'informations, mais sans doute aussi « plus de moyens » et... "un cadre juridique peut-être plus contraignant", dit-elle. En particulier sur le bilan carbone, qui ne concerne, pour l'heure, que les structures de plus de 500 salariés.