Valorisation des déchets : les professionnels peuvent mieux faire selon Take a waste
Take a waste a publié en début d'été un baromètre quant à la gestion des déchets dans les établissements de santé. La structure accompagne les grandes entreprises dans la mise en place de solutions de tri et de réduction de ce qu'elles jettent au quotidien. Verdict : de nombreux matériaux recyclables pourraient être mieux revalorisés.
Je m'abonneDepuis 2018, l'entreprise Take a waste accompagne les grandes entreprises dans la mise en place de tri et de réduction de leurs déchets. Plus particulièrement, les groupes multisites dans la restauration, l'hôtellerie, ainsi que dans la santé. Autant de secteurs qui ne revalorisent pas toujours leurs déchets, pourtant recyclables. Les professionnels sont en principe contraints de trier les cartons et papiers, le métal, le bois et les verres depuis 2016, mais la réglementation n'est pas respectée partout.
Dans le domaine de la santé, par exemple : comme l'indique le baromètre de Take a waste, publié en juin dernier, les comportements pourraient être améliorés. Si les déchets d'activités de soins à risques infectieux (DASRI), comme les aiguilles, les objets tranchants, les produits sanguins, sont bien pris en charge (et séparés du reste), tous les déchets recyclables ne sont pas revalorisés, observe Take a waste.
Manque de place, manque d'informations
90 % des cartons sont mis dans la « poubelle jaune ». Le geste de tri devrait pourtant être généralisé, d'autant que la matière est facile à recycler. En outre, moins de 40 % des emballages en plastique, en papier-carton et en métal, sont revalorisés dans les cliniques et en soins de suite et de réadaptation (SSR)... Et 50 % des papiers confidentiels le sont en SSR (20 % dans les cliniques).
Mais comment cela se fait-il ? D'abord, cela peut être dû à un manque de place et d'infrastructures. Or, « on constate que ce n'est pas toujours une priorité pour les établissements, regrette Alexis Lemeillet. La gestion du tri est oubliée... » Sans oublier que les 2 000 acteurs de la filière des collectes de déchets, présents sur l'ensemble du territoire, sont peu identifiés. Autre souci, selon Take a waste, mandataire de gestion des déchets de plusieurs centaines d'établissements : la réglementation sur l'obligation de tri du côté des professionnels, pour certains flux, date de 2016, mais les contrôles manquent à l'appel : « Il suffirait pourtant de quelques amendes pour que cela serve d'exemple et que les entreprises basculent... »
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Collecte des biodéchets : trouver un prestataire, c'est possible partout
Pour lui, ce serait pourtant simple de s'y mettre. Il en va de même pour les biodéchets. Sachant que d'ici 2024, tous les professionnels auront à revaloriser les déchets organiques et autres restes alimentaires. « Il y aura sans doute des retards", craint Alexis Lemeillet. Si l'on se penche sur le secteur de la santé, les déchets alimentaires ne sont triés que par 26 % des cliniques, 8 % des SSR et 5 % des EHPAD, selon son baromètre 2022.
Il n'y a plus qu'à se lancer... Pas de raison de ne pas sauter le pas. « Dans chaque ville, on peut désormais trouver un prestataire local qui vient collecter, parfois à vélo, les biodéchets, et revaloriser le tout, une matière utile pour le compost ou la méthanisation », indique Alexis Lemeillet. Sa structure, Take a waste, recommande aussi la solution du composteur sur place, mais elle est encore loin de faire l'unanimité. « Il y a encore beaucoup de préjugés. Elle est aussi difficile à mettre en place, vu qu'il convient d'identifier une personne, au sein d'une structure, qui sera en charge de la revalorisation des déchets organiques, qui formera les collaborateurs...»