Ralph Ruimy (Acheel) : "On s'engage à recruter sans discrimination et en faveur de l'inclusion"
Acheel, lancée en 2020, se présente comme une compagnie d'assurance généraliste 100 % digitale en France. Quelles sont ses engagements en matière environnementale et sociale ? Voici les ambitions de Ralph Ruimy, cofondateur de l'entreprise.
Je m'abonneVous avez lancé votre société en 2020, vous la vouliez engagée ?
Ralph Ruimy : Avec mon associé, nous avions déjà fondé plusieurs entreprises. Et quand vous en lancez une nouvelle, vous voulez faire mieux que la fois précédente. Notamment sur le plan solidaire. L'idée, c'est tout simplement d'apporter notre pierre à l'édifice.
En premier lieu, au niveau du pouvoir d'achat. Dans l'assurance, il y a de nombreux intermédiaires. Et les Français ont l'impression, souvent, de payer trop cher. Et de ne pas avoir les meilleures couvertures. On a eu l'agrément assureur, ce qui nous a permis de réduire le nombre d'intermédiaires et de proposer des tarifs plus accessibles. Par exemple, sur l'assurance habitation, Acheel propose un prix 30 % moins cher.
Une charte pour les futurs parents
Quelles initiatives sociales mettez-vous en place concrètement ?
On s'engage à recruter sans discrimination et en faveur de l'inclusion. On forme les managers sur ces sujets. On a également signé une charte pour les futurs parents, hommes et femmes, visant à leur permettre de mieux vivre leur parentalité. Cela signifie qu'il est par exemple possible de recourir au télétravail, à certains moments de leur grossesse ou de leur parentalité.
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L'entreprise accepte également de rémunérer une journée d'absence en cas de rendez-vous obligatoire quand on a un projet d'adoption par exemple. On ne propose pas de réunion avant 9h ou après 18h30 pour ne pas discriminer les parents. On essaye de voir s'il est possible de dédier une partie des locaux à l'allaitement, cela peut rendre service à certaines futures mères.
Acheel va plus loin et permet à ses salariés de prendre 5 jours « enfant malade » rémunérés (au lieu de 3 jours), et 3 jours d'arrêt de travail rémunérés en cas de fausse couche pour la mère et le second parent. Autant de mesures pour trouver des compromis entre vie professionnelle et personnelle.
Notre empreinte carbone est très faible
Et en ce qui concerne les impacts carbone et sur la planète ?
Au lancement de l'entreprise, on a demandé à un bureau d'études de réaliser un bilan carbone. On est à 33 tonnes équivalent CO2 chaque année, contre 800-1000 chez nos concurrents. Ont été observés les déplacements professionnels, y compris le trajet entre le domicile et le bureau, les dépenses en papier... On n'imprime rien, on essaye de mener une politique de zéro papier. Notre empreinte carbone est très faible.
Autre chose : on milite pour la fin de la carte verte papier, la vignette à coller sur le pare-brise d'une automobile (avec la pochette plastique). La France est le seul pays en Europe à continuer sur cette voie, pourquoi ? Ailleurs, c'est dématérialisé, et cela fonctionne.
Cela représente une perte d'une dizaine de millions d'euros par an pour les professionnels. Cela n'a plus aucune raison d'exister. On pourrait éviter de produire autant de papiers... La police, en cas de contrôle, peut très bien vérifier votre assurance dans un fichier numérisé. On est à l'origine d'une pétition sur Change.org.
Une communication peut avoir du sens
Dans quel domaine pensez-vous pouvoir vous améliorer ?
Dans le domaine du numérique. Par exemple, il faudrait réduire le nombre de mails, de pièces jointes. Moins stocker. On y réfléchit, il faudrait mettre en place des actions de sensibilisation. On pourrait évoquer tous ces enjeux lors d'ateliers réguliers que l'on anime entre collaborateurs, par exemple. On pourrait publier des articles sur cette question sur LinkedIn afin de diffuser des messages auprès de notre communauté.
Est-ce le rôle d'une entreprise de sensibiliser ?
Je suis de cet avis. Par exemple, on a mis en place le programme Road Treep pour sensibiliser les clients aux questions liées à l'empreinte carbone, aux pollutions. On offre la possibilité à nos assurés de planter un arbre à chaque fois qu'ils signent un contrat. Ils choisissent la région (en France, au Maroc, au Pérou ou en Indonésie) dans l'un des projets de reboisement menés par notre partenaire Reforestaction.
Une entreprise doit-elle communiquer sur l'ensemble de ses engagements ?
On ne dit pas tout ce que l'on fait de notre côté. Mais une communication peut avoir du sens. Si on veut que les jeunes (qui sont souvent très engagés, c'est positif) nous rejoignent, et si on veut sensibiliser nos assurés aux enjeux sociaux et environnementaux qui se posent aujourd'hui, c'est intéressant de parler de nos ambitions RSE.
Mais il faut le faire pour la bonne raison. Pas communiquer uniquement pour communiquer.