Urgence climatique : les PME et les TPE peuvent-elles s'adapter ?
Une PME et TPE sur 2 déclare ne pas être prête à affronter les effets du changement climatique, selon une étude sur la capacité des petites entreprises à s'adapter aux risques liés au dérèglement en cours.
Je m'abonneOn l'a vu cet été. La France est fortement exposée au dérèglement climatique, et ses entreprises le sont aussi. En 2020, les risques étaient bien là pour plus de 910 000 TPE et PME. En tout cas, au moins 50 jours par an, relève l'étude "Risque climatique pour les PME et TPE", menée par Goodwill-management, en partenariat avec la MAIF, l'Agence LUCIE et Baker Tilly. En 2050, ce sera pire, indique-t-elle, 3,9 millions de sociétés de petite taille seront exposées aux risques liés au changement climatique.
Par exemple, les entreprises situées dans les zones de montagne vont être pénalisées, en particulier le secteur du tourisme. En cause notamment : le réchauffement de l'atmosphère, la raréfaction de la neige. Les pics de chaleur pourraient avoir aussi des conséquences sur la santé mentale des salariés, à terme... Les épisodes de sécheresse et la baisse du niveau des cours d'eau, on l'a constaté récemment, vont perturber les transports fluviaux...
Selon l'étude (qui a interrogé 300 TPE et PME, en ligne), tous ces événements graves seront à même d'impacter les activités assez rapidement selon les répondants. La plupart disent dans les 10 ans. En particulier au niveau de la disponibilité des matières premières, la raréfaction des ressources. Pour les entreprises répondantes, cela pourrait avoir une répercussion sur les coûts et les délais d'approvisionnement. Elles pourront perdre aussi en rentabilité selon certaines, d'autant que les clients pourraient être amenés à modifier leurs comportements. Autres préoccupations majeures : la réglementation et la fiscalité carbone, qui seront logiquement de plus en plus contraignantes, d'après les sociétés.
Elles savent, se disent au courant, pourtant, sur 300 entreprises interrogées, plus d'une sur 2 (54 %) déclare ne pas être prête à affronter les effets du changement climatique - et 3 sur 4 disent ne pas savoir quels sont les dispositifs d'accompagnement pour faire face au changement climatique. D'où une nécessité de sensibiliser.
Comment s'adapter ?
Alors comment s'adapter ? Certaines disent avoir diversifié les fournisseurs pour avoir des alternatives, des plans B (pour éviter de se planter). D'autres tentent de faire évoluer leur offre, changent leurs produits. Dans le rapport, on trouve des témoignages d'entrepreneurs qui tentent de réduire leur impfseact et ainsi s'adaptent. À lire ici.
On parle de plus en plus de bilan carbone. Certaines sautent le pas, même pour mesurer les émissions indirectes de gaz à effet de serre (80-90 % de toutes les émissions, souvent) et ainsi avoir une vision globale des impacts des produits et des services. La mesure n'est pas obligatoire pour les entreprises de moins de 500 salariés.
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Alors, est-ce envisageable de comptabiliser ce que les experts appellent le Scope 3 ? L'étude rapporte que si 80 % des dirigeants d'entreprise disent avoir conscience de l'urgence climatique, à peine 13 % affirment pouvoir réduire leurs émissions de carbone dans les prochaines années. Oups.